La Pythie fait la gueule !

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Dans la Grèce antique, la Pythie de Delphes se faisait l’écho de la parole du dieu qui s’exprimait par sa voix pour énoncer ses prédictions. (Image : John Collier – DR)

Rien au terme de l’année 2016 ne semble annoncer une année 2017 de meilleur tonneau. A moins qu’individualisme, populisme, xénophobie et technologie à outrance ne cèdent le pas à une vraie réflexion sur le devenir de l’Humanité. Utopique ? Non ! Question de bonne volonté.

L’exercice tient du marronnier et à ce titre il n’a guère plus de réelle valeur informative si ce n’est celle de s’astreindre à dresser un panorama de l’année écoulée. Essayons donc, quelques heures avant le passage à la nouvelle année que beaucoup espèrent meilleure et d’autres moins pire, de proposer le plus objectif des bilans de 2016. Des Britanniques en rupture de ban, Nice ensanglantée, Trump aux affaires, Alep rasée, Berlin dans la tourmente et des embarcations de fortune qui continuent à traverser la Méditerranée chargées d’hommes et de femmes en quête d’une vie meilleure…Soyons lucides : Tout cela n’invite guère à festoyer le 31 décembre prochain en trinquant à la nouvelle année. Et pourtant certains, nombreux à n’en pas douter, célébreront l’an nouveau. Ils n’auront pas tort, en tous cas, il serait difficile de les blâmer. Ne pas souhaiter une bonne année à ses proches n’entravera pas les malheurs du Monde. Hélas ! Ce serait trop facile ! Donc,… Pour autant, rien n’empêchera une fois les premières minutes de 2017 entamées de s’interroger sur ce que ce nous voudrons faire de 2017. Nous n’irons pas dire que 2016 fut une annus horribilis, mais nous ne sommes pas loin de le penser car la frontière entre ce que le Monde a connu et la dite annus horribilis est ténue.

Indécente gourmandise

Deux mille seize fut ainsi marquée par une telle avalanche d’événements aux répercussions mondiales telles qu’elle restera non seulement dans les mémoires mais aussi dans les livres d’histoire comme l’une des plus riches en bouleversements à même de traduire les profondes crises sociétales, voire civilisationnelles, que le Monde traverse. Car derrière la facilité que nous offre par exemple les nouvelles technologies, derrière la virtualité de rapports sociaux factices et artificiels dont Internet se repaît avec une indécente gourmandise, des hommes et des femmes continuent de mourir. Pas si loin de chez nous d’ailleurs : A trois heures d’avions de Paris, en Syrie, le sang coule. En Afrique, au Mali précisément, la guerre civile couve, attisée par des groupuscules islamiques. En Europe, France, Allemagne, Italie et autres vivent en alerte constante dans la crainte d’un nouvel attentat. Aux Etats-Unis, le populisme (sous des aspects bon teints) a pris le pouvoir. En Russie, la démoctature ou la dictacratie de Poutine effraie autant qu’elle intrigue. Y a-t-il dans tous cela motif à se réjouir le 31 décembre prochain ? N’y a-t-il pas en revanche pléthore de questions à se poser sur notre civilisation, notre Monde, nos références, nos certitudes et nos préjugés que nous avons tôt fait d’ériger en principes fondamentaux ? L’individualisme forcené qui régit notre quotidien a totalement déstabilisé un Monde fragile car fait d’humains eux aussi structurellement et naturellement fragiles. A l’heure où se rompent des équilibres précaires entretenus jusqu’à présent par des fantasmes de puissance révolue, 2017 s’annonce sous de mauvais auspices.

Bon sens et soupçon d’utopie

Les Dieux ne semblent pas enclins à nous accorder leur bienveillance et la Pythie de Delphes de faire la gueule ! A moins que, et c’est le propre de l’Homme, nous ne parvenions à nous renouveler. Explications. Point de manipulations génétiques ici ou de sombres expériences à l’alchimie douteuse. Non ! Rien que du cérébral ! Ho la ! Compliquée cette affaire !? Pas tant que cela. Un peu de bon sens et un soupçon d’utopie (cela ne peut pas faire de mal). Imaginons que les intérêts particuliers cèdent enfin le pas à l’intérêt général, que le tout-économique soit enfin battu en brèche par une vision plus souple et plus humaine des modes de production et de consommation, que les nouvelles technologies certes si séduisantes et si pratiques (reconnaissons-le!) ne soient plus le centre de nos vies qui méritent mieux que la futilité et la légèreté de téléphones mobiles devenus omniprésent. « Ridicule ! Stupide ! » crieront certains. Pourquoi pas ? Mais en y réfléchissant bien est-ce que cette petite liste de résolutions ne pourrait pas s’avérer bénéfique si chacune d’elle était mise en pratique ? L’affirmer serait péremptoire et prétentieux mais essayer ne coûte au rien. Car au point où nous en sommes… !

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