L’eau qui dort

Entre lassitude et résignation, Français et Européens subissent dans un silence presque inquiétant contraintes et restrictions qu’impose la propagation de l’épidémie de covid-19. Mais jusqu’à quand ?

Entre obligation et nécessité, le nouveau confinement, qui refuse d’être présenté comme tel et ce pour des raisons tenant plus de la communication politique que de l’amour de la syntaxe, suscite une question qui relève de l’évidence tant celle-ci se veut pressante : A qui le tour désormais ? D’atermoiement en hésitations, le gouvernement a pris le temps pour reconfiner près de douze millions de personnes résignées à accepter de nouvelles contraintes pour endiguer la progression de l’épidémie. Mais l’interrogation qui persiste, suscitée par la première, est aujourd’hui de savoir à quelle vitesse et dans quel espace géographique l’épidémie va-t-elle se développer. A vrai dire, depuis plus d’un an désormais, l’épidémie de coronavirus a souvent déjoué les pronostics la concernant sauf celui de sa progression, entraînant un bouleversement de toutes les projections dont il a fait l’objet. Des scientifiques alarmistes qui auraient volontiers cloîtré toute la population pendant six mois depuis le mois de novembre 2020 au gouvernement terrorisé à la seule idée d’une catastrophe économique et financière en cas de reconfinement massif et total, les Français (et d’autres au regard des mesures prises dans les pays frontaliers) ont finalement appris à vivre avec un virus qui imprime son rythme et son tempo.

Vaccination et habileté

Convaincus qu’ils finiront par voir la pandémie s’essouffler sous le coup d’une vaccination de masse, nombre de Français et d’Européens avouent cependant leur lassitude. Cette même lassitude, parfois doublée de premiers signes d’agacement (lesechos.fr :https://www.lesechos.fr/politique-societe) , nourrie par l’absence d’échéance fixe ou avancée sur la fin de l’épidémie, à défaut sur les premiers effets des campagnes de vaccination, génère une forme silence que d’aucuns jugeraient inquiétant. Car en vertu de l’adage populaire qui veut qu’il faut se méfier de l’eau qui dort, les citoyens européens, Français compris, patients et compréhensifs, pourraient certainement se montrer moins tolérants à l’endroit du pouvoir si la crise sanitaire devait encore se prolonger ou pire, si elle devait engendrer un nouveau confinement, fut-il entouré de toutes les précautions de syntaxe qui viseraient à en déformer la forme mais pas le fond. N’hésitons pas à le dire, tous les pays confrontés à la pandémie, sont face à une situation inédite capable de générer des réactions inédites (lemonde.fr : https://www.lemonde.fr/societe/article). Alors que se profilent de nouvelles échéances électorales qui seront, consciemment ou inconsciemment, influencées par les résultats des campagnes de vaccination et plus largement de la gestion de la crise sanitaire, il convient pour nombre de gouvernement de faire preuve d’une habilité jusque là inconnue pour anticiper un avenir incertain et potentiellement explosif. Le degrés d’acceptabilité et la capacité de résilience des populations mis à rude épreuve depuis plusieurs mois pourraient ainsi atteindre son point ultime ce qui, in fine, est certainement le plus dangereux. Non que la guerre civile menace, loin s’en faut, mais une remise en question des protocoles de gestion de crise, de ceux qui les ont imaginés et de ceux qui les ont appliqués n’est pas à exclure. Et c’est bien là que réside le risque pour ceux qui à ce jour sont chargés de gérer l’inédit qui le restera jusqu’à son terme.

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