Violences visibles, violences cachées

Les manifestations visant à dénoncer les violences policières et la gangrène du racisme révèle une saturation légitime des populations à l’endroit de ces actes. Pourtant, toutes les violences ne sont pas nécessairement physiques. Explications.

Que ce soit en France, aux Etats-Unis, ou ailleurs dans le monde, les violences policières, qu’elles soient à caractère raciste, antisémite, xénophobe ou autres sont, pour qui se prétend partisan de la démocratie, proprement intolérables. Le droit que chacun possède d’exister sans la menace de subir de tels actes doit rester entier et imprescriptible. Il figure au rang des fondements de nos sociétés contemporaines et de nos civilisations. Mais passée cette évidence qui semble pourtant échapper à certains, il est aussi permis de s’interroger sur un phénomène qui, sans être nouveau, prend aujourd’hui une dimension jusque là tue ou étouffée.

Agressions et insoumission

Dire que la pandémie mondiale de covid-19 a bouleversé les modes de pensées et les mentalités apparaît peu à peu comme une évidence. Et dénoncer les violences policières, longtemps vécues comme des agressions contre lesquelles le commun des mortels ne pouvaient rien, est désormais acté : trop, c’est trop ! (Lemonde.fr : https://www.lemonde.fr/societe/) L’idée que l’ordre républicain pouvait se permettre de tels égarements n’est aujourd’hui plus acceptée et ne pourra jamais être acceptable. Pourtant, au-delà de la prise de conscience de populations fatiguées de violences punies de sanctions laissant un goût souvent amer car jugées trop légères, une forme de soulèvement et d’insoumission face à l’ordre établi, voire à la raison d’État qui autorisait beaucoup, émerge dans des populations qui entendent, et à raison, faire valoir leur droit à une vie dénuée de tous préjugés menaçants. Or, les forces de l’ordre, qu’il serait faux et abusif de qualifier comme entièrement racistes et xénophobes, sont aussi des microcosmes de nos sociétés contemporaines. Tout comme ces dernières abritent des individus aux préjugés et aux propos teintés d’un racisme latent ou clairement affiché, les forces de l’ordre n’échappent pas à cette tendance, tendance qui se retrouve aussi dans d’autres strates professionnelles.

Discrimination et brutalité

Car la violence n’est pas seulement physique, elle peut aussi être portée par une idée préconçue qui fermera, par exemple, les portes d’une entreprise à une personne noire, asiatique, arabe, handicapée…Elle porte alors le nom de discrimination à l’embauche, circonvolution qui veut s’affranchir de toute brutalité mais qui n’en est pas moins dénuée car elle exclut l’individu en raison de ce qu’il est. (L’express.fr : https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management) D’aucuns se défendraient alors de faire preuve de racisme, xénophobie ou d’intolérance, arguant d’une incompatibilité du candidat pour le poste proposé. Certes la législation en France, tout du moins, a progressé, mais la réalité est tout autre. Le rapport à l’altérité, que la mondialisation, sans dénoncer celle-ci comme un bouc-émissaire facile et de circonstance, a gommé au profit d’un individualisme triomphant, apparaît ainsi comme un des grands combats que les générations futures seront amenées à mener. Est-ce à dire que toutes formes de violences basées, sur le sexe, la religion, l’appartenance ethnique ou le handicap seront bannies de nos sociétés. D’aucuns l’espèrent. Mais racisme, xénophobie et antisémitisme se nourrissent avant tout d’ignorance et de vacuité intellectuelle. Et en la matière, le chemin semble encore long.

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