Courant d’air glacial à l’ONU

L’échec du sommet exceptionnel de l’Organisation des Nations Unies sur le climat a mis en lumière toutes les oppositions portées par les pays les plus pollueurs prêts à ne finalement concéder que mesures secondaires.

Fallait-il s’en douter ou simplement le redouter, voire les deux ? In fine, le résultat est le même : seules soixante-six nations membres de l’Organisation des Nations Unies se sont engagées à accroître leurs efforts en matière d’émissions de CO2 d’ici 2020. (Lire lemonde.fr : https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/24/) Les plus optimistes diront que c’est bien et beaucoup, les plus pessimistes argueront, faits à l’appui, que les nations les plus polluantes ne sont engagées en rien. Cruel constat qui pousse à penser que la conversion écologique est encore loin d’être actée et que les discours qui la précèdent sont pour l’heure les seuls actes qui prévalent. Et ce n’est pas l’idée de consigner les bouteilles en plastique qui va révolutionner une réalité déjà bien sombre. Autre constat, il apparaît évident que la cause écologique, aussi impérieuse et impérative soit-elle, ne passe finalement qu’au second plan, et dans le meilleur des cas, face à la nécessité économique de maintenir à l’échelle globale emplois et activités, tous deux sous la menace d’un ralentissement de l’économie mondiale.

Economie mondiale et refus

Et que dire de la jeune militante écologique Greta Thunberg, qui larmes coulantes et voix étranglée, a tenté d’émouvoir sous des applaudissements timides les participants au sommet exceptionnel de l’ONU sur le réchauffement climatique. Le constat est donc finalement simple : l’écologie oui ! Mais pas à n’importe quel prix semble, en filigrane, dire les pays n’ayant pas accepté de s’engager plus avant dans la lutte contre le réchauffement. Reste à connaître les raisons de ce refus. Elles sont nombreuses et renvoient à des paramètres d’une extrême complexité. Premier d’entre eux, le coût de la conversion d’industries encore très largement carbonées. Si certains pans de cette même industrie s’y sont pliés, à l’exemple de l’industrie automobile en travaillant sur des normes d’émissions de plus en plus drastiques, tous les secteurs industriels et pas seulement eux n’ont pas achevé, voire débuté leur conversion, qui reste à financer sur le long terme. Deuxième raison, le volontarisme politique où se mêlent rivalités et concurrence internationales, climato-scepticisme, tensions internes et autre lobbies toujours prêts à crier à l’imposture en matière de réchauffement climatique. Troisième et peut-être dernière raison, la faiblesse de la prise de conscience de la réalité environnementale.

Handicap et cynisme

Certes, successions d’ouragans, de tornades, de pluies diluviennes, de sécheresses ou accélération de la fonte des glaces interrogent et répondent dans le même temps à la question du réchauffement mais apparaissent comme des phénomènes qui, pour l’heure, n’handicapent pas fondamentalement nos existences sauf de manière marginale ou seulement des populations soit éloignées soit limitées en nombre, voire les deux. Que penser donc de ce refus de s’engager plus avant dans les politiques visant à réduire les émissions de CO2 ? Passée la perplexité, c’est un étrange sentiment de fatalité et d’agacement qui domine, vite happé par le quotidien d’existence qui subissent, imperceptiblement un peu plus tous les jours, ce réchauffement jusqu’au jour où le point de non retour sera atteint. Le plus inquiétant ici n’est-il pas que cette assemblée générale se soit déroulée dans l’indifférence la plus totale avec pour seul point d’orgue la sortie très médiatique de Greta Thunberg qui ne peut rien et ne propose d’ailleurs rien aux problèmes actuels (si ce n’est porter plainte contre cinq pays dont la France auprès Comité des droits de l’enfant de l’ONU) ? (Lire lesechos.fr : https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/) Aussi cynique que puisse paraître le constat, au réchauffement climatique, l’humanité répond atermoiements et inertie, au mieux mesures de circonstances.

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